Alouette, fragile alouette…

Chaque mois, Michel Brugière vous propose un article dédié aux oiseaux de notre commune.  

 

 

 

Alouette, fragile alouette…

Comme la plupart des passereaux de nos campagnes, l’Alouette des champs voit ses effectifs chuter régulièrement depuis trente ans.

Déjà haut dans le ciel menaçant, un point sombre monte, monte, monte…
Son gazouillis caractéristique le trahit. Pas de doute, il s’agit bien d’une Alouette des champs.

Dès les premiers beaux jours, ce chant est indissociable de nos campagnes agricoles, principalement céréalières.

 

 

 

Notre sympathique petit Alaudidé voit pourtant ses effectifs nettement baisser ces dernières années.
Lui non plus n’échappe pas au déclin des passereaux. Mais cette année, j’ai l’impression que nos Alouettes sont revenues en force dans notre région.

 

 

Famille : Alaudidés

Longueur : 16 à 18 cm

Envergure : 35 cm

Poids : 30 à 50 grammes

Longévité : 12 ans

 

 

Présentation

Pas de dimorphisme sexuel, si ce n’est la taille légèrement supérieure du mâle, qui peut atteindre 19 cm.
Le plumage de l’Alouette des champs est peu voyant : brun strié de brun noirâtre sur le dessus, avec une calotte un peu plus foncée et une gorge jaunâtre finement striée de brun foncé.

L’Alouette court à ras le sol et s’y aplatit en cas de danger.
Son chant — un trrlit qui peut durer plusieurs minutes — et son vol montant en spirale suivi d’une descente en piqué sont caractéristiques.
Elle chante aussi au sol, de façon très mélodieuse, parfois pendant plus d’une heure. Comme celui du rossignol, son chant fascine les humains.

Le chant de l’Alouette des champs est l’élément dominant du paysage sonore des campagnes agricoles et autres milieux herbacés ouverts.
Dans certaines régions, on l’appelle « l’oiseau du laboureur ».

 

Habitat

L’Alouette des champs est un oiseau des milieux très ouverts. À l’origine, elle habitait divers types de pelouses naturelles (y compris en altitude), les landes, la steppe, les bordures de marais.
De nos jours, elle fréquente toujours ces milieux, mais la majorité de la population nicheuse se trouve plutôt en milieu agricole, qui possède les caractéristiques idéales pour elle.
Les aéroports constituent également un habitat favorable.

 

Comportements

Depuis toujours, l’Alouette des champs attire l’attention de l’homme par sa présence sonore dans les campagnes, à la belle saison.
Elle accompagne les travaux agricoles et devait autrefois s’inviter le soir dans les discussions au coin du feu.

Tout le monde connaît le chant populaire « Alouette, gentille alouette… », ou encore cette phrase : « Au chant de l’alouette, je vais et je dors… »

 

Alimentation

L’Alouette des champs recherche sa nourriture au sol, en marchant calmement à petits pas, dos voûté.
C’est avant tout une granivore : elle consomme toutes sortes de graines, sauvages comme cultivées.

En période de reproduction, les invertébrés complètent son régime, car les jeunes ont besoin de protéines animales pour bien se développer. Là aussi, le spectre alimentaire est large.

 

Reproduction

L’Alouette des champs est monogame. La période de reproduction commence dès le mois de mars et se poursuit jusqu’à l’été.
La nidification est terrestre.

La femelle pond de 3 à 5 œufs gris-blanc fortement tachetés de brun olive, qu’elle incube seule pendant 11 à 12 jours, tandis que le mâle continue ses manifestations territoriales.
Les poussins sont nourris par les deux parents.
Ils quittent le nid à l’âge d’environ 9 à 10 jours, et restent cachés dans la végétation environnante. Ils volent à l’âge de trois semaines.
Le nombre de pontes annuelles peut atteindre 4 par femelle, en conditions optimales d’habitat et de climat.

 

 

Distribution

L’Alouette des champs est largement répartie sur l’ensemble du continent eurasiatique, de la façade atlantique à l’Extrême-Orient.
Les oiseaux d’Europe orientale et d’Asie sont migrateurs : ils quittent leurs zones de reproduction pour passer l’hiver dans le bassin méditerranéen.

 

Menaces

L’Alouette des champs est une espèce encore répandue et généralement commune, donc non menacée à l’échelle globale.
Cependant, les suivis récents montrent une nette baisse de ses effectifs, tant chez les nicheurs que chez les migrateurs.

Les causes sont bien connues :

  • L’agriculture moderne, souvent très intensive
  • Les labours et semis plus fréquents
  • La réduction des espaces incultes et des haies
  • L’usage massif d’intrants et de pesticides qui affectent la flore et les insectes, réduisant ainsi les ressources alimentaires de l’espèce

 

Protection

L’Alouette des champs peut encore être chassée en France, en Italie et en Grèce.
Elle est en revanche protégée dans le reste de l’Union européenne.
Elle figure à l’annexe II/2 de la Directive Oiseaux et à l’annexe III de la Convention de Berne.

Elle reste commune dans de nombreux milieux ouverts, qu’ils soient protégés ou non.

 

 

 

 

Et pour consulter les anciens articles :

 

Le pic noir
Le geai des chênes
La fauvette à tête noire
Le grosbec casse-noyaux
Le coucou gris
La chouette hulotte
Le loriot d'Europe
Le rossignol philomèle
La bergéronnette printanière
Le Martin Pêcheur d’Europe
L'hirondelle
La sittelle

 

 

Michel Brugière est né dans un petit village de Touraine au bord de la Loire. Photographe amateur passionné par l’ornithologie depuis son plus jeune âge, retraité depuis 2003, il se consacre pleinement à la photographie de cet univers.

Sa passion naît très jeune : dès l'âge de 14 ans, avec un jouet en bois de sa propre invention imitant un appareil photo "clic clac", il prenait virtuellement en photo les animaux de la ferme de ses parents à Savigny-en-Véron, en Touraine.

Dès lors, il commence à économiser pendant sa formation d'apprenti maréchal-ferrant pour s'acheter son premier appareil photo, un véritable appareil bien loin du jouet en bois !

Le temps passe et sa passion se renforce. Il devient pompier professionnel à Rambouillet; la photographie animalière devient alors pour lui une respiration, un moment pour changer d’air, se ressourcer, et s’imprégner des couleurs et des odeurs du monde vivant.

 

 

"J'adore les milieux sauvages, marais, roselières, forêts, sentiers isolés et parfois les pelouses calcicoles pour photographier quelques orchidées et autres fleurs sauvages. Mon souhait, à travers mes prises de vues, est de partager l'existence des animaux, de souligner la beauté des plumages et de saisir l'instant d'une posture. Ma passion va bien au-delà d'un simple amusement aujourd'hui.

Je pourrais vous en parler pendant des heures, de mes souvenirs de prises de vues et de mes attentes interminables pour capturer l'image parfaite.

Des anecdotes, j'en ai plein ma besace : du martin-pêcheur au tétras lyre, en passant par le guêpier d'Europe et bien d'autres ; des levers à l'aube aux longues heures d'attente, des émotions extraordinaires...

 

Aujourd'hui, pris dans les filets de ma curiosité et de la beauté, je continue d'arpenter les chemins d'Eure-et-Loir et d'autres coins de France et vous propose de voyager avec moi à travers ces chroniques"